• A propos du film Cicatrices ![1], film de Gabriel GONNET, traitant de la résilience

    par Jean Marcel Koffi, Socio économiste du développement

    Introduction et postface de Gabriel GONNET

    Nous publions aujourd’hui ce texte  de 2007 de Jean Marcel KOFFI qui fait une synthèse entre une approche psychologique de la résilience et des approches sociologiques, écologiques et économiques du phénomène. Ce texte ouvre ainsi vers le concept de résilience collective, c’est à dire de la capacité d’une population à se sortir  d’un traumatisme.  Cette synthèse originale qui va de Boris Cyrulnik à Pierre Bourdieu en passant par Amartia Sen, et bien d’autres, est riche de développement comme nous le verrons dans la postface de ce texte. Il pose la question d’allier le développement personnel d’une personne au sein de celui d’un groupe, dans une perspective de durabilité sociale. Gabriel GONNET, Réalisateur La CATHODE  

    Préambule

    Je voudrais simplement aborder dans ce commentaire, quelques aspects de généralités théoriques et méthodologiques sur la manière de traiter la thématique de la résilience ; sans entrer dans la technique cinématographique dans laquelle je ne saurais faire preuve d’aucune compétence. C’est encore moins un commentaire du film que je n’ai pas visualisé. Il n’en décrit donc point la trame à travers les séquences d’histoires des personnages, ni les jeux d’acteurs.

    Ce commentaire s’inscrit dans une perspective positiviste dans la lignée de l’analyse même de la résilience, en s’appuyant essentiellement sur deux documents denses qui mettent en relief la longue maturation du projet : l’un retraçant la conception thématique et technique du film, et l’autre en faisant le bilan du repérage. D’autres supports de réflexions sont référencés dans le texte à mesure de leur exploitation.

    Dans ce film, Gabriel Gonnet jette un regard sur les mécanismes et pratiques multiples permettant à des personnes ayant vécu de graves traumatismes dans la vie de se remettre en selle, et d’aborder une nouvelle dynamique de vie.

    Quels sont les grands traits de ce processus ?

    Ce film propose de les décliner à travers des parcours singuliers de résilience, afin d’offrir une lucarne de pratiques diversifiées au grand public. Dans cette perspective pédagogique, il se construit sur deux types d’expériences : celle de quatre personnages aux trajectoires différentes d’une part, et celle de quatre associations, d’autre part.

    Un fait marquant est que le film s’ouvre sur une perspective multiculturelle et internationale; permettant ainsi de mettre en balance diverses façons d’appréhender les pratiques et les mécanismes de résilience.

    D’un point de vue épistémologique, le film s’appuie sur un double arrière-fond : l’un théorique fondé sur la résilience, l’autre reposant sur une méthodologie sociologique.

    La résilience : vulnérabilité, capacité et dynamique

    Ce concept est relativement récent dans la littérature scientifique, bien que le contenu descriptif soit inhérent à la nature humaine. Son contenu analytique et explicatif ouvre un vaste champ de recherche en sciences humaines et sociales.

    Pour définir la résilience, Gabriel Gonnet s’appuie sur les travaux des meilleurs spécialistes français que sont  Boris Cyrulnik, Michel Manciaux et Jacques Lecomte. Il s’agit de travaux pionniers de psychologues, de psychiatres et psychanalystes.

    Ce concept qui puise ses sources de réflexions dans les pays anglo-saxons des années 1970[2], n’a de sens qu’au point de départ d’un traumatisme, d’un choc douloureux. Le traumatisme peut être tout autant physique, que psychologique.

    La personne actrice de résilience (le/la résilient-e), est dans une situation de vulnérabilité relative, à partir de laquelle elle déploie toute son énergie et son intelligence pour rebondir et se reconstruire individuellement et socialement suite à un traumatisme. Le traumatisme peut prendre différentes formes : guerre, maltraitance, abandon, abus sexuels, catastrophe, maladie grave, stress, deuil d’un parent ; mais aussi au niveau communautaire, on peut citer l’ostracisme, l’exclusion sociale, le racisme, sans oublier l’impact des politiques publiques sur certaines couches de la population, en général les plus défavorisées. Les effets pervers des politiques publiques peuvent maintenir par exemple des pans entiers de la population en situation permanente de déficit culturel, économique, contraindre à l’exil ou à l’immigration. La liste ne saurait être exhaustive ! (Une typologie serait d’ailleurs nécessaire pour classifier et mettre en relation les types de traumatismes et les formes de résilience). Ainsi, autant la capacité de réaction à ces différents types d’événements de la vie peut être individuelle, autant elle peut aussi prendre un caractère collectif en terme de capacité d’une population à se prendre en charge suite à une catastrophe par exemple. La résilience peut donc être appréhendée au niveau individuel et au niveau collectif.

    Analyser la résilience, c’est se mettre dans une posture positiviste de raison et de progrès social, en prenant en considération des personnes qui déploient des efforts considérables pour s’en sortir. Ces situations qui ne sont pas repérées par les statistiques sociales officielles, méritent aussi qu’on s’y penche pour essayer de les comprendre et de les expliquer, et de mieux les prendre en compte dans la société. C’est dans cette quête de « savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir », que s’installe Gabriel Gonnet. Il l’écrit clairement : « le film souhaite aider à percevoir les grands traits de ce processus et permettre au public d’aller plus loin dans des pratiques, dans la réflexion sur soi-même, dans la recherche psychologique ou encore dans le regard porté sur l’autre. »

    La résilience n’est pas un concept statique. Il véhicule une dynamique qu’on retrouve autant chez Manciaux, que chez Lecomte et Tomkiewitz (2000) énoncent que résilier, « c’est surmonter les épreuves et les risques de l’existence, c’est-à-dire résister, puis les dépasser pour continuer à vivre le mieux possible ». Ces trois séquences du processus de résilience sont fondamentales et constituent un complexe : résister, dépasser et continuer.

    Vanistendael et Lecomte (2000) ne disent pas autre chose, et mettent aussi en relief l’aspect dynamique lorsqu’ils énoncent que « être résilient ne signifie pas rebondir, au sens strict du terme, mais croître vers quelque chose de nouveau (…) Rebondir vers un état initial est impossible, il s’agit plutôt de bondir en avant, d’ouvrir des portes sans nier le passé douloureux mais en le surmontant. » Ils conservent les mêmes ingrédients en mettant l’accent sur la capacité à construire quelque chose de nouveau dans le dépassement. C’est un aspect d’équilibre dynamique à potentialité tout au moins croissante ; ce qu’évoque Françoise DOLTO lorsqu’elle parle de « supporter avec une réalité vécue de plus grande puissance qu’avant, autrement manifestée. »

    Enfin analyser la résilience implique de tenir compte des effets de seuils liés à l’intensité du traumatisme. Selon le niveau de vulnérabilité relative de la personne, à intensité de choc donnée, un processus de résilience peut s’enclencher ou non. L’illustration peut en être donnée par la question lancinante longuement posée par les naufragés et les rescapés de Primo Levi.

    La résilience investie dans les champs d’analyses sociologique et économique

    L’analyse de la résilience se retrouve aussi en sociologie et en économie du développement.

    En sociologie de l’exclusion Serge Paugam (2000) dans « la disqualification sociale »[3], analyse la situation « des populations en situation de précarité économique et sociale » comme une épreuve. Celle-ci, sous le poids des représentations sociales, peut finir par induire chez ces personnes, une intériorisation consciente du fait de leur infériorité de statut. Cela constitue un choc dans leur parcours de socialisation. La précarité est désignée par des termes tels que « pauvres », « immigrés », qui selon Delcroix (2001, p.16)[4], renvoient à des signifiés se référant aux personnes. Cela implique le discours rendant responsables de leurs propres difficultés, les « précaires ». Ils sont donc accablés de toutes les représentations négatives, y compris celle de ne pas être en mesure de discipliner leurs enfants, ni de les aider à s’insérer. Delcroix (op.cit, p.18) poursuit en ajoutant: « on les tient pour responsables des actes de délinquance de leur progéniture. Des voix s’élèvent même pour leur supprimer les allocations familiales (...) Ces préjugés (…) sont exacerbés par la couleur de la peau qui provoque un rejet et une plus grande méfiance dus au racisme,…).» Il s’agit là de chocs de représentations sociales de nature à inhiber l’action individuelle et collective de socialisation de certaines personnes ; les maintenant ainsi dans l’exclusion et le repli sur soi.

    Comment font alors ces personnes ou ces familles, dans un tel environnement d’hostilité, et face à la réalité de leur situation de précarité pour réaliser leurs aspirations légitimes, telles que s’intégrer à la communauté par exemple, ou même subvenir à l’éducation de leurs enfants ? C’est l’objet de l’analyse de la mobilisation familiale en sociologie.

    Delcroix (op.cit, p.19-20 ) sort de la vision pessimiste chargée « d’idées reçues », pour énoncer que ces personnes sont capables de déployer « des stratégies dynamiques pour s’en sortir ». Elle s’évertue à en établir la démonstration tout au long de son ouvrage « ombres et lumières de la famille Nour :  comment certains résistent face à la précarité ? »

    Cette vision n’est pas éloignée de celle développée par Amartya Sen[5] (1993, 2000) en économie du développement, qui postule l’existence d’une diversité fondamentale des personnes, de sorte que, même pauvres ou handicapées, elles disposent d’un minimum de ressources sociales en termes de relations aux autres. Elles font valoir ces ressources d’altérité dans l’interaction sociale ; et ces relations d’altérité génèrent des ressources sociales que Bourdieu (1979, 1980)[6] appelle du capital social.

    En définissant le capital social comme « l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’inter-connaissance et d’inter-reconnaissance ; ou en d’autres termes, à l’appartenance à un groupe (…)», Pierre Bourdieu se situe en plein champs d’interaction sociale durable, et non d’exclusion sociale. Ces ressources peuvent ainsi concerner simplement des valeurs humaines de dignité, d’estime de soi, psycho-affectives, éducatives et de droits, transmises par socialisation, qui permettent de survivre, de vivre, et de vivre ensemble ; en d’autres termes, qui permettent de résister aux chocs sociaux des représentations sociales négatives.

    Delcroix (2001, p.73) met en ce sens en avant les forces et les talents que les personnes défavorisées sont capables de puiser en elles-mêmes pour « s’en sortir » ; pour réussir à éduquer leurs enfants malgré les contraintes fortes en capital économique et en capital culturel. Ces moyens qu’elles désignent par le vocable de « ressources subjectives », par opposition aux « ressources objectives » que sont les capitaux économique, culturel, et relationnel, peuvent se décliner sous diverses formes : les « qualités morales telles que le courage, la ténacité, l’audace, mais aussi la capacité à communiquer et à créer du lien, à aller chercher des informations, à les utiliser, l’expérience vécue, si elle a été réfléchie, assumée et digérée ».

    La personne comme objet anthropologique, n’est pas un « individu désaliéné de toute morale » (Ballet et al., 2005, p.37)[7], comme tendrait à le dépeindre la conception philosophique utilitariste prévalant depuis le XVIIIè siècle. Celle pour qui « les individus sont des quasi-objets. Ils ne sont pas des personnes, mais simplement des ensembles de caractéristiques qui servent à les définir. Dans ces conditions, une personne peut être substituée à une autre. (…) Si l’utilité globale s’accroît, peu importe que certaines personnes soient sacrifiées. » (Ballet et al., 2005, p.38).

    Cette représentation réductrice, fait de la personne un individu désocialisé, qui ne serait mue que par ses seuls intérêts. C’est l’homo oeconomicus dont la rationalité ne serait liée qu’à la cohérence interne de ses choix. Or la personne appartient à une société régie par un système de valeurs de normes sociales et morales, qu’elle intègre plus ou moins, de manière volontaire ou contrainte. Son comportement social relève ainsi tout aussi bien d’un faisceau croisé de tensions sociales ; dont elle tient compte, de sorte qu’au delà de sa rationalité individuelle, elle est aussi raisonnable et responsable.

    C’est là, un des ressorts de sa responsabilité sociale, qui peut l’amener à puiser en toute liberté, au plus profond d’elle-même, dans ses « ressources subjectives » pour participer à l’activité sociale. C’est cette liberté positive de participation, que Amartya Sen (1987) désigne comme étant la « capabilité » à être et à faire, en vue de pouvoir réaliser les fonctionnements de son choix. Les politiques publiques, qu’elles soient sociales ou économiques, ont pour effet de perturber les états en cours pour les transformer en équilibres désirables. Elles constituent donc des chocs sur la structure économique et sociale. De nature macroscopique, ces politiques agissent pour le grand nombre, et donc laissent nécessairement sur le bord de la route des situations humaines dramatiques. L’analyse de la résilience s’applique à ces situations.

    La personne ci-dessus définie, peut ne pas rester paralysée par l’épreuve de la « disqualification sociale » au sens de Paugam (2000) ; mais être capable même en situation de précarité économique et sociale, de mobiliser des ressources trop souvent insoupçonnées.

    Ainsi, les stratégies de mobilisation de ressources sociales passent par des mécanismes de participation à l’activité sociale, à la vie communautaire. Or Bourdieu en introduisant le concept de capital social, l’a présenté comme un actif individuel émanant d’un comportement individuel d’investissement dans un réseau de relations sociales.

    Ce concept sera ensuite vulgarisé par James Coleman (1988)[8] et Robert Putnam (1993)[9], qui vont en analyser les domaines de définition en terme d’actif individuel et collectif productif. Le sociologue américain James Coleman en développe une vision très individualiste. Pour lui, le capital social est un actif individuel, dans la mesure où la personne qui développe ses stratégies de relations sociales en détient la propriété du revenu. En s’appuyant sur ce concept bourdieusien pour analyser l’action sociale, Coleman (1988) dans une étude menée sur l’échec scolaire aux Etats Unis, met en évidence le fait que le capital social peut se convertir en capital humain par l’investissement intellectuel des parents en soutien scolaire de leurs enfants. Toute la communauté[10] peut alors bénéficier de cette formation de capital humain, comme une externalité positive localisée à la structure sociale. Le capital social est donc productif.

    L’idée d’externalité est largement mise en avant par Putnam (1993). Il indique que l’existence de capital social dans les normes et les réseaux d’engagement civique (associations) semble être une condition préalable à la performance des institutions. Le capital social serait alors un vecteur de développement producteur de flux de bénéfices (Ballet et Mahieu, 2003)[11].

    Ces stratégies se traduisent couramment dans le vécu quotidien des personnes vulnérables, des familles défavorisées ou en difficultés sociales. Les ressources individuelles sont combinées à des ressources collectives, par exemple dans le cadre d’associations communautaires très répandues. Finalement, Résister, dépasser et continuer à vivre le mieux possible impliquent des processus et des mécanismes autant d’adaptation que d’anticipation.

    Il s’agit globalement d’investissements ex-ante, on going ou ex post. Encore faudrait-il avoir les ressources nécessaires pour réaliser ces investissements. Comment les mettre en évidence de sorte à identifier ceux qui pourraient être adaptés et reproduits ?

    Pour ce film, Gabriel Gonnet a choisi d’interroger les acteurs de la résilience eux mêmes, en ponctuant leurs récits de regards d’experts scientifiques sur la résilience.

    Un travail cinématographique sur un fond de méthodologie sociologique

    Le film se construit à partir de méthodes sociologiques fondées sur l’observation, l’écoute et l’entretien sous forme de récit de vie. Il ne privilégie pas d’observer et de décrire un très grand nombre de cas ; mais plutôt d’identifier et d’interroger des situations interlocutoires mettant en évidence les contextes dans lesquels prennent forme les pratiques de résilience, en termes de mécanismes et processus, mais aussi d’enjeux individuels et sociaux (quatre personnages et quatre associations).

    L’idée est de rencontrer les acteurs dans leurs milieux, et de faire émerger des expériences concrètes à partir de discours construits de manière autonome afin de garantir la fiabilité d’informations enfouies dans le vécu relativement traumatique des personnes. En effet, seules ces personnes sont les mieux placées pour dire « le comment » de leurs situations, la logique de leurs actions et leurs principes de fonctionnement. S’immerger dans « des lieux qui font mémoire pour eux », rencontrer « les personnes qui les ont aidés », travailler avec les témoins sur « les moments clés de leur histoire » sont des étapes fondamentales pour décrypter et comprendre le vécu traumatique de ces personnes.

    L’entretien va alors permettre de dérouler le cours des choses, la rationalité propre à chaque acteur de la résilience à travers un récit de vie. La personne interviewée raconte un épisode quelconque de son expérience vécue. Le verbe « raconter » (faire le récit de) est ici essentiel, car il signifie que la production discursive de la personne a pris la forme narrative ; celle-ci l’utilisant pour exprimer les contenus d’une partie de son expérience vécue.

    Cette démarche présente l’avantage dans le recours aux témoignages vécus dans une perspective ethnosociologique, de ne pas s’étendre sur la totalité de l’histoire de la personne en commençant par sa naissance, voire par l’histoire de ses parents, son milieu, bref par ses origines sociales. En effet, couvrir toute l’histoire de la vie de la personne actrice de la résilience, est du domaine de l’autobiographie. Choix qui n’a pas été opéré car temporellement non adapté à l’objectif du film, mais aussi certainement pour éviter toute emprise inhibante liée à une représentation complète et totale de l’histoire réelle d’une vie.

    La résilience s’analysant à partir d’un événement traumatique, l’interview sous forme de récit de vie raconte tout ou partie d’une expérience vécue sur un segment de vie, dans une situation sociale ou un monde social donné. Lorsqu’on mène une interview sur les processus d’entrée et de fonctionnement dans un processus de résilience, c’est un segment de vie qui est interrogé. Cela marque la pertinence du choix du récit de vie comme forme de l’entretien dans ce film.  

    Conclusion

    L’enseignement principal concernant l’analyse de la résilience qu’on peut retenir à l’issue de ce commentaire peut s’articuler autour de trois axes : le processus, la non linéarité, et les effets de seuil.

    La résilience n’est pas un état statique descriptif d’une personne à un moment donné. C’est un processus qui se joue dans le temps, et qui peut prendre naissance à un moment donné ou non suite à un choc. A ce niveau, deux facteurs se conjuguent : la vulnérabilité relative de la personne en elle-même et dans son milieu social, et l’intensité du choc ; dont la résultante peut se traduire par un phénomène irréversible de déchéance (naufrage), ou un phénomène réversible par l’entrée dans la résilience. Ce processus étant variable d’une personne à une autre, d’un groupe à un autre, d’une population à une autre, il n’est pas linéaire.

    Au delà de la reconnaissance de plus en plus largement acquise de la résilience comme thématique pertinente de recherche, la véritable question des contenus de processus et des effets de seuils reste toujours posée.

    En choisissant de mettre en lumière les pratiques sous différents angles, individuels, collectifs et multiculturels, et de les rendre accessible au grand public, le film de Gabriel Gonnet s’inscrit dans cette quête. Il sort cette problématique sociale de l’ombre, en la soustrayant de la « pauvreté du regard » pour plutôt enrichir celle-ci. C’est semble t-il sa façon à lui de contribuer à la cité, à la cohésion social, au sens du renforcement des ressorts du lien social.

    Jean Marcel KOFFI elbiotic@yahoo.com

    Postface

    Depuis ce texte, nous avons vu apparaître en France de nombreuses approches qui rejoignent les préoccupations exprimées dans ce texte. Nous évoquerons en particulier : l’empowerment  qui  est une notion importante  dans le communauty organizing[12] Américain repris par le collectif Pouvoir d’agir. Des démarches « communautaires » de type anglo-saxonne  et  québécoise (au sens de communauté de destin) ont été reprises en France  en santé communautaire dans les quartiers de la politique de la ville,  et dans des ONG comme Plan International ou Handicap international mais aussi par la psychologie communautaire et la psychologie positive qui a fait de nombreuses avancées par rapport à l’analyse du fonctionnement des groupes.

    Le terme de « capabilité » d’Amartia SEN est repris dans les réflexions sur la notion d’égalité républicaine ou de territoire. Enfin, le travail  de parole collective est depuis longtemps pratiqué par ATD quart monde au sein de ses universités populaires, le CCFD autour de ses micros projet utilise aussi cette capacité collective dans ses macros projet. Toutes ces réflexions, expériences et compétences mériteraient d’être croisées, débattues, partagées et capitalisées. Le monde de la recherche a commencé à s’en emparer.

    La «démocratie participative» a été invoquée de partout, il s’agirait plutôt de reconnaître  des démarches participatives et la créativité de ces éléments d’auto organisation  petite ou grande, qui peuvent, dans les moments les meilleurs mais aussi dans les pires, dans ces temps de «résiliences collectives», d’en faire des facteurs de vivre ensemble et de « faire société » comme l’évoquait une grande fédération d’éducation populaire[13] et les rendre participants des politiques publiques, locale, régionales ou nationales. Circo para todos  - Circo para todos est une école de cirque crée pour les enfants des rues de Kali en Colombie. Dans ce film, un groupe d'entre eux  vient en France pour participer au Festival International de Théâtre d’enfants de Valenciennes. Cette école a une pratique que l'on pourrait qualifier de rèsiliente et ouvre des pistes vers ce qui serait un travail de résilience collective. Un Documentaire de Gabriel GONNET - C'est un Bonus du DVD Cicatrices.

    Une question essentielle est de savoir quels sont les «cadres favorisants» qui vont permettre une résilience individuelle ou collective, cela a été évoqué dans un article sur la dynamique des personnes ; cadre bienveillant et sécurisant (financièrement et affectivement),[14] qui favorise la parole et la rencontre par la réalisation d’un projet commun… Cette richesse peut être favorisée par les nouvelles technologies et le web favorisant des réseaux d’engagement qui peuvent grandement influencer une société comme les indignés, les colibris, le collectif Roosevelt et bien d’autres…  

    Gabriel GONNET, réalisateur La CATHODE              


    [1] Pour bien comprendre le contexte de l’écriture de ce texte par Jean Marcel KOFFI,  celui-ci part de la lecture du scénario du film documentaire Cicatrices et du journal de repérage  du film.  Ce travail préalable va donner lieu à la publication du livre Résiliences, cicatrices, rébellion de Gabriel Gonnet et Jean Marcel Koffi avec un entretien avec Boris Cyrulnik – Éd. L’Harmattan 2010. Dans le livre, le journal du repérage est publié et Jean Marcel KOFFI développe les idées ébauchées ici, dans le dernier chapitre intitulé ‘‘qu’est ce que la résilience ?’’ Ce travail théorique va contribuer à la création par Jean Luc Dubois, Directeur de recherches a l’IRD, de l’Unité Mixte Internationale  Résiliences de l’IRD  (Institut de Recherche pour le Développement). Cette UMI travaille sur des problématiques de vulnérabilités des milieux et des sociétés,  de chocs traumatiques, et de résilience dans plusieurs pays d’Afrique (Côte d’Ivoire, Madagascar, Mali, Sénégal).

    [2] Le phénomène en lui-même n’est pas nouveau. Il a toujours existé, mais il ne bénéficie pas encore d’un suivi administratif et social.

    [3] PAUGAM, Serge (2000), La disqualification sociale, PUF, Paris

    [4] DELCROIX, Catherine (2001), Ombres et lumières de la Famille Nour : comment certains résistent    face à la précarité, Editions Payot & Rivages, Paris

    [5] Prix Nobel d’Economie en 1998

    [6] BOURDIEU, Pierre (1979), La distinction ; critique sociale du jugement, Edition de minuit, Paris BOURDIEU, Pierre (1980),  Le capital social, Actes de la recherche en sciences sociales, N°31

    [7] BALLET, J. ; DUBOIS, J.L. ; MAHIEU, F. R. (2005), L’autre développement : le développement          socialement soutenable, 125p, l’harmattan, Paris

    [8] COLEMAN, James, S. (1988), Social capital in the creation of human capital, American Journal of    Sociology, n°94, pp 94-120

    [9] PUTNAM, Robert, D. (1993), Making democracy work: civic traditions in modern Italy, Princeton University Press, Princeton

    [10] Guillon (2003) définit la communauté comme désignant « une collectivité d’individus située et dont le  degré d’intégration est fort en termes de solidarité et de cohésion. » GUILLON, Roland (2003), Tensions sur l’activité en Afrique de l’Ouest : une approche comparative Nord-Sud, L’Harmattan

    [11] BALLET, J. ; MAHIEU, F.R. (2003), Le capital social, mesure et incertitude du rendement, in Regards croisés sur le capital social, éditeurs Jerôme Ballet et Roland Guillon, L’Harmattan, Paris  

    [12] Le fait que Barak OBAMA ait longtemps été animateur de Comunauty organizing à Chicago a contribué à diffuser le concept au niveau international

    [13] La ligue de l’enseignement dans son manifeste  faire société [

    14] La dynamique des personnes par Gabriel GONNET – La CATHODE


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  • La vie quotidienne autour des débuts du Cinéma à Montreuil-sous-Bois  

     

    LE CINÉMA DES PÊCHES    (“PEACHTIME MOVIE”) 

    Dossier d'accompagnement en PDF

    LE CINÉMA DES PÊCHES : une vie quotidienne autour des débuts du Cinéma

                              
                                                                                                                                                                   le cinéma des pêches par LaCathode
    Un film de Gabriel GONNET

    Documentaire de 52 mn - 1989

    Production : La CATHODE, Téléservice,  avec le soutien de la Cinémathèque Française et du CNC, d'Intermédia, du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis. Il a été diffusé sur France 3, la cinquième, BBC, RTBF, TV Ontario, Planète, Cinécinéfil, il est distribué par le Museum of Modern Art de New York et F for film…

    Prix Plein les yeux 91 au festival de Gentilly. Lauréat "Patrimoine du XX ème siècle" du Ministère de la culture. Sélection au Festival de Donostia, au Grand prix du documentaire de Monte-Carlo, aux Screenings euro Aim de San Sebastian, au festival du film Scientifique d’Orsay, au jornale del cinema muto (Italie), au festival del populi (Bologne)….

    Le film raconte le studio de MÉLIES (le film montre pratiquement l’iconographie intégrale existant sur ce studio), le studio PATHÉ (annexe des studios de Vincennes) qui deviendra le studio ALBATROS du Producteur Russe Immigré Alexandre KAMENKA qui va produire jusqu’à l’arrivée du parlant un certain nombre de jeunes cinéastes Français, Jean Epstein, René Clair, Jean Renoir y commencèrent leur carrière... Ce studio existe toujours et demanderait à être restauré.

    3 bonus ont été créés pour l’édition DVD :

    Interview d’Henri ALEKAN - 26mn
    LA NAISSANCE DU MÉTIER DE CHEF OPÉRATEUR : il nous parle de ses débuts au studio Albatros de Montreuil avec Nicolaï TOPORKOF, de sa formation et de la naissance du métier de chef opérateur

    Jean DRÉVILLE nous parle de son goût du cinéma quand il était enfant, de la façon d’être cinéphile à cette époque-là (la découverte du langage cinématographique), les petits carnets où il notait et “ dessinait ”  les films qu’il voyait, et enfin du rôle d’Alexandre KAMENKA.

    Jean MERCIER nous parle des débuts du métier d’affichiste.

     LA PRESSE 

    “ Contrairement aux savantes et nécessaires émissions sur les origines du 7ème art récemment diffusés sur France 3 ou La Sept, le CINÉMA DES PÊCHES se veut beaucoup plus vivant, souple, abordable par les publics les moins avertis, car il fourmille d'anecdotes et de commentaires très justes dans leur apparente naïveté. Cela aurait pu constituer un excellent prime time si les grilles des programmes étaient conçues avec plus d'à-propos. ” Raphaël HASSAN – Libération

     

    “ C'est un montage très passionnant d'entretiens filmés... De ce montage, Gabriel GONNET a fait un voyage à travers le temps et la mémoire, avec confrontation du passé et du présent, visites aux lieux, aux souvenirs, photos, documents divers. Méliès y reparaît sous les traits de Jean Rupert, il n'était pas pour rien le magicien du cinéma. ”

    Jacques SICLIER - Télérama

     

     

     

     

     

     

     


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     LE LIVRE  : Résiliences, Cicatrices, Rébellion

    de Gabriel GONNET et Jean Marcel KOFFI, avec un entretien avec Boris CYRULNIK

      

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    Ce livre est le récit de la longue enquête qui a permis la réalisation du film Cicatrices : résiliences qui déroule le processus de résilience de plusieurs personnages à l’échelle d’une vie. Il réunit trois textes :

    - Le journal du repérage et des rencontres de la préparation du film par Gabriel Gonnet, réalisateur.

    - Un entretien avec Boris Cyrulnik qui commente le film et précise des notions fondamentales autour de la résilience.

    - Jean Marcel Koffi fait le point dans la dernière partie sur ce qui fait consensus autour de cette notion : la capacité à rebondir après un traumatisme, et ouvre des pistes vers ce que pourrait être un travail de résilience collective.

     

    Résiliences, Cicatrices, Rébellion ou la capacité, au delà de la blessure, de refuser l’inéluctable et de reprendre en main un destin individuel ou collectif.

    Jean Marcel KOFFI est consultant socio-économiste. Diplômé de sciences économiques et de sociologie, il s’intéresse au rapprochement de ces deux disciplines des sciences sociales, dans une perspective de développement socialement durable.

    Le DVD pour parler de la Résilience : Cicatrices

        


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    Un film d’Olivier BORDERIE

    Documentaire - 52 mn.

    Production : La CATHODE, Télessonne, CNC, PROCIREP, ANGOA, FASILD, Ministère de la Famille : Direction Générale des Affaires Sociales - Bureau de l’enfance et de la famille.

    Sélections officielles : Festival Sciences et Cinéma d’Oullins et festival Vidéopsy Lorquin - 2004

    Le père n’est plus le patriarche mais bien un homme nouveau : un père moderne

    qui assume ses sentiments et ses enfants.

    Comment a évolué le rôle du père ? Comment s'applique-t-il à l'enfant, à l'adolescent ?

    Quelle influence a-t-il sur le jeune adulte ?

    Des témoignages argumentés par les plus grands spécialistes des questions historiques, sociales et des relations humaines décrivent l’évolution de la paternité …

    Commenté par Evelyne SULLEROT, sociologue et auteur, Jean LE CAMUS, psychologue ce l’Université Toulouse le Mirail, Gérard NEYRAND, Psychosociologue CIMERS.

    Bonus : entretiens avec Evelyne SULLEROT (sociologue et auteur), Gérard NEYRAND (psychosociologue – CIMMERS Aix-en-Provence), Jean LE CAMUS (Prof. de Psychologie – Toulouse le Mirail), Jacques BARDOU (Sociologue - Grenoble CNRS), Thierry BARRANGER (Juge des enfants)

     

    LA PRESSE 

    “Ce matin de 10h30 à 12h30, un documentaire intitulé ÊTRE pÈre AUJOURD’HUI sera le point de départ d’un débat sur le sujet. Le film fait le tour des différentes facettes de la paternité, avec des spécialistes et des témoignages de papas, père “ poule ”, père traditionnel, père célibataire, beau-père... ” Le Parisien

     

    LE RÉALISATEUR

     Olivier BORDERIE est manœuvre à 17 ans sur les chantiers et s'oriente dans la maçonnerie. Après une formation en cours du soir, il accède au monde de l’image. Il reprend ses études à 33 ans, passe son bac avec option paysagère. Une passion pour la botanique le mènera à collaborer au service audiovisuel du Muséum d’histoire naturelle en tant que photographe. Après un stage de formation au CFT Gobelins, il réalise ici son premier documentaire

     

     

     

     


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  • Le Samedi Matin au Collège : une expérience d’éducation partagée au Collège Jean Jaurès de Pantin

     Gabriel GONNET et Jean Marcel KOFFI[1], Association La CATHODE

    Cet article présente une expérience de co-construction d’une communauté éducative en cours depuis l’année scolaire 2008-2009 au collège Jean Jaurès de Pantin. Cette action a été initiée sous la forme d’un dispositif de groupe de paroles dénommé ‘‘Le Samedi Mati au Collège – SMAC’’. L’article retrace les moments clés de la mise en œuvre du dispositif SMAC, ses points forts et ses points faibles, et dégage quelques pistes en guise de perspectives.

    Le Samedi Matin au Collège par Regards2banlieue

                                          

    Un samedi matin à l'Université : un moment de ces samedis!


    La journée des méritants : un exemple de bon climat scolaire 

    1. Le SMAC, une démarche d’ensemble

    L’expérience du ‘‘Samedi Matin au Collège - SMAC’’ existe depuis maintenant quatre années scolaires au Collège Jean Jaurès à Pantin (Département de la Seine-Saint-Denis, 93). Il s’agit d’un groupe de paroles de parents volontaires qui se retrouvent régulièrement, certains samedis matins, autour de différents thèmes d’intérêt choisis par les parents eux-mêmes. Le groupe de paroles est un lieu de rencontres et d’échanges entre plusieurs acteurs concernés par la réussite éducative de l’enfant. Dans ce cadre, les parents rencontrent des personnes de l’établissement scolaire : Principal, CPE, assistante sociale, CIO, enseignants. Cela se passe de manière moins formelle que dans le contexte scolaire habituel de convocation. Le SMAC est aussi un lieu de rencontre avec des associations et d’autres acteurs sociaux du quartier (éducateurs, travailleurs sociaux de structures comme A travers la ville, le Café des parents, le Centre social, la Maison du quartier, …). Cette initiative de coéducation et d’éducation partagée entre le collège, les parents, et d’autres acteurs sociaux de la ville se déroule dans une atmosphère conviviale. Elle cherche à favoriser une meilleure relation entre les acteurs en présence (parents et autres acteurs de l’éducation de leurs enfants), à travers des échanges de savoirs et d’expériences entre pairs adultes, sans aucun lien spécifique de hiérarchie. Ce maillage d’acteurs vise à renforcer la communauté éducative qui entoure les enfants (voir loi d’orientation sur l’éducation n° 89-486 du 10/07/1989 et ses textes d’application)[2].

    Cette expérience qui à l’origine émane d’une demande du Conseil Général de la Seine Saint-Denis, doit se poursuivre et se consolider en s’ouvrant à d’autres jours de la semaine que le samedi, et à d’autres formes d’évènements en lien avec la socialisation scolaire de l’enfant.

    2. Genèse du SMAC

    En 2008, le  Conseil Général de la Seine-Saint-Denis nouvellement élu, propose d’utiliser les locaux des Collèges (qui lui appartiennent en propre) pour mener des animations sur les quartiers  avec les enfants ou les parents. 2.1 La demande du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis (93) Le Département 93 souhaite faire des collèges un espace dans lequel peuvent se mener des activités diverses, ouvertes sur le quartier, en mobilisant la communauté éducative et des ressources locales. Il s’agit de faire du collège un lieu de vie pour les jeunes et leurs familles. En collaboration avec les associations d'éducation populaire, le Département souhaite aboutir à un projet construit localement avec la communauté éducative (parents, enseignants, personnels techniques du collège, associations de quartier, centre social, maison du quartier, etc.), afin d’organiser le samedi matin des activités autour de thématiques variées (NTIC, cuisine, langues, activités culturelles, etc.…). L’idée initiale du SMAC visait ainsi à contribuer au lien social sur le quartier des Courtillières de Pantin, en rénovation urbaine (ZUS les Courtillières-Pont de Pierre). La démarche-projet du Conseil Général vise les objectifs suivants :

    -       Renforcer l’intégration du collège dans le tissu social local ;

    -       Valoriser les collèges et leurs équipements comme lieux d’ouverture à des apprentissages divers ;

    -       Contribuer au développement de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être par la mise en place d’activités de coéducation.

     

    A ces objectifs étaient associés des moyens supplémentaires :

    -       une convention définissant les champs de responsabilité de chacun pendant ces périodes hors temps scolaire,

    -       un personnel ATTEE, volontaire, qui pourra intervenir pour l’ouverture et la fermeture du collège et son entretien,

    -       des moyens financiers prévus pour la mise en place et la réalisation des actions menées dans le cadre de ce dispositif (en prestations ou en subventions).

     

    2.2 Contexte spécifique de lancement du SMAC

    La CATHODE est une association du département de la Seine-Saint-Denis (93) qui milite pour le lien social à partir d’outils multimédia (voir site internet : www.lacathode.org ou son site de diffusion multimédia : http://regards2banlieue.fr). Elle fut alors contactée par le Conseil Général, à l’idée que le fait d’avoir un lieu qui réunit parents et enfants au cœur d’une cité était fascinant. Gabriel GONNET, Réalisateur et Coordinateur de la Cathode témoigne en ce sens : ‘‘d’autant que le Collège Jean Jaurès de Pantin était dans mon ancien quartier, où deux de mes enfants avaient été élèves, l’un en primaire, l’autre à l’école maternelle. Le quartier était très sympathique et tout le monde se disait bonjour. À la maternelle, nous avions une amie institutrice et la Directrice n’hésitait pas à nous solliciter. Je me retrouvais parfois à coller les enveloppes pour les élections des parents. Il y avait aussi une chorale multiculturelle des parents, car il y avait, paraît il, 38 nationalités  dans l’école, et tout se passait sans aucun souci. Par ailleurs, nous avions un jardin ouvrier. J’ai donc de nombreux souvenirs heureux de ce quartier puisque nos enfants y ont commencé leur enfance’’. L’idée a germé d’un groupe de parents qui utiliserait le Samedi matin pour se rencontrer et échanger, parfois en invitant des adultes de l’établissement. Il était question de réaliser un film avec eux. Cette expérience s’est inspirée directement des groupes de paroles de parents dans les services de pédiatrie, qui permettent de reprendre avec des mots et de manière plus informelle des situations qui, dans le face à face avec le médecin, peuvent avoir une charge émotionnelle si forte qu’elle gêne une prise de recul et une dédramatisation. Dans le contexte éducatif, la prise de recul et la dédramatisation peuvent pourtant favoriser la relation avec l’enfant, avec son environnement et avec les adultes qui l’entourent. L’avenir d’un enfant à l’école se situe dans le même registre d’enjeux et d’émotions, que la mise en danger de sa vie dans le contexte de l’hôpital. La genèse du projet a ainsi été facilitée par la dynamique qui l’a accueilli : une personne de l’établissement, s’est mise à la disposition du projet,  le principal, les associations à travers la Ville et le Café des parents, ainsi que des chargés de mission du Conseil Général. Au final, le projet a été écrit, en cours de route, (les parents se réunissaient déjà !) avec la contribution forte d’une chargée de mission du Conseil Général  et fut retenu par celui-ci. Il se mit alors en place rapidement et pour quatre années consécutives depuis la rentrée scolaire 2008-2009. »

    2.3 Démarrage et mise en œuvre du SMAC

    Le projet SMAC visait à atteindre les Objectifs généraux suivants (extrait du projet initial du 5 Mai 2009, puisque pour rappel l’expérience fonctionnait déjà):

    -       « Les parents, pourront s’investir dans un espace de projets autour de l’environnement scolaire, périscolaire et social avec l’ensemble de la communauté éducative ;

    -       permettre à la communauté éducative (parents, équipe éducative et partenaires locaux) d’établir des relations privilégiées ; -       constituer un groupe de parents « relais » afin de pérenniser l’espace de projets ;

    -       valoriser les parents en produisant une restitution. » Le cahier des charges proposé initialement était cependant relativement sommaire. Il s’articulait autour du numérique, et de l’idée de favoriser l’alphabétisation et la connaissance du français, langue étrangère pour de nombreux habitants du département. Le centre social de Pantin organisant déjà des séances d’alphabétisation, cette option ne sera pas retenue dans le panier d’activités au démarrage du SMAC. Celui-ci s’orientera alors vers un groupe de paroles visant à favoriser des liens horizontaux entre divers acteurs éducatifs de la ville (familles, collège, acteurs sociaux) ; en vue d’aboutir à la constitution formelle d’une communauté éducative. Les deux premières années scolaires de fonctionnement du SMAC  (2008-2009 et 2009-2010) ont permis d’identifier un ensemble de thématiques, qui ont fait l’objet d’échanges entre les parents et les animateurs des réunions du groupe de paroles (associations, assistantes sociales, conseillère d’orientation, personnel technique du collège). Le dispositif s’est ainsi organisé autour de thématiques devenues plus ou moins récurrentes par la suite. Par exemple pour la première année, les thématiques suivantes ont été discutées :

    • « Qu’est-ce qu’un collège ? »
    • « Les règles de vie au collège »
    • « L’orientation »
    • « Les difficultés scolaires des enfants »
    • « La violence à l’école »
    • « Les outils multimédias : comment s’en servir ? »
    •  « Les nouveaux métiers, métiers méconnus et les métiers d’arts »

    Certains de ces thèmes vont se retrouver de manière proche bon an mal an. Ils ont l’avantage d’être fédérateurs et de répondre aux inquiétudes principales des parents et, souvent, de l’établissement. Tout ne fut cependant pas facile, car la dynamique générale du projet dépendait de l’implication de tous, alors que certaines structures importantes du quartier se mobilisaient très peu. Par ailleurs, le collège, lui-même montrait parfois des réserves vis-à-vis de certaines associations. Un comité de Pilotage du projet a été mis en place. Il est composé du Collège, de l’association partenaire La CATHODE, du représentant du Conseil Général et des associations partenaires (Le Café des parents, l’association d’éducateurs en milieu ouvert « A travers la Ville »…), et des parents qui y étaient invités. Cependant, après les deux premières années scolaires de fonctionnement, la communauté éducative n’a pu être formellement constituée, tout comme l’objectif de constituer un groupe noyau d’au moins dix (10) parents « relais » n’a pu être atteint. Pour passer ce cap, une recherche-action a été convoquée à partir de l’année scolaire 2010-2011.

    3. Former un groupe de parents relais et constituer une communauté éducative Bien que le groupe de paroles se soit constitué pendant les deux premières années de fonctionnement du SMAC, d’une part, les enseignants du collège n’y ont globalement pas participé[3], et d’autre part, la communauté éducative n’a pu être constituée de manière formelle. L’objectif de constituer un groupe noyau d’au moins dix (10) parents « relais » n’a pu être non plu atteint. Réaliser une recherche-action est alors apparue comme une étape importante pour accompagner la démarche déjà en cours[4].

    3.1 Contexte de mise en œuvre d’une recherche-action Celle-ci était nécessaire pour accompagner la démarche déjà en cours, afin d’identifier les possibilités de mieux associer les différents acteurs à la dynamique du SMAC, notamment en ce qui concerne la formation du groupe de parents relais et l’implication effective des enseignants. Ce travail s’inscrivait dans une réflexion plus globale de La CATHODE sur la dynamique des personnes, le renforcement des partenariats sur le quartier, et sur la résilience collective. La recherche-action n’a donc pas été lancée ex nihilo. Elle s’est appuyée sur un existant, en considérant le fait que les liens créés par les rencontres du samedi matin constituaient un véritable acquis à consolider. L’enjeu consistait dès lors à identifier et à lever les facteurs qui limitaient la constitution d’une communauté éducative stable. Réaliser ces objectifs impliquait un questionnement de l’interaction sociale induite par le SMAC, via un dispositif d’observation, devant permettre dans un premier temps l’identification des acteurs majeurs et leur mise en cohérence, de sorte à pouvoir suivre dans un deuxième temps le fonctionnement de la communauté éducative et les caractéristiques propres à sa pérennisation. Outre la recherche documentaire, la collecte des données quantitatives et qualitatives, des entretiens ont été réalisés avec les acteurs impliqués dans le SMAC. Un film de La Cathode a permis de recueillir les moments forts du SMAC et des témoignages d’acteurs qui y sont impliqués.

    3.2 Des enseignements majeurs Des enseignements majeurs ressortent du dispositif d’observation mis en place. Si les deux premiers objectifs furent tenus (existence d’un cadre d’échanges et établissement de relations privilégiées entre les acteurs), ce fut plus difficile pour les deux derniers (Constitution et valorisation d’un groupe de parents « relais » dans le cadre d’une communauté éducative). On peut cependant relever quatre points forts qui constituent des leviers potentiels d’amélioration du SMAC. (1) Il existe un cadre d’échanges, (2) des thématiques d’intérêt sont partagées, (3) il existe des parents qui se mobilisent, notamment des mères, (4) quelques enseignants sont disposés à se mobiliser.

    • Il existe un cadre d’échanges autour de thématiques d’intérêt partagées

    Le samedi matin offre un espace qui permet de sortir du stress des réunions après le travail du soir. Il offre l’opportunité d’une ambiance conviviale, d’une sorte de petit déjeuner un peu hors du temps. Très vite, le projet a pu montrer sa viabilité, en particulier, par le fait que les parents venaient et parlaient. Au fil du temps, le groupe de paroles a défini un ensemble de thématiques d’intérêt partagé. Il est apparu un désir et une volonté des acteurs identifiés à partager un certain nombre de valeurs éducatives. D’une manière générale, les parents et les intervenants du SMAC partagent largement le souci d’un parcours de socialisation réussi, en reconnaissant le rôle déterminant de la famille qui doit cependant bien s’articuler avec le rôle institutionnel de l’école. La participation aux réunions était inégalement répartie. L’étendue de la participation allait de moins de la dizaine de parents à la cinquantaine, les parents d’élèves se sentant plus ou moins concernés par les thèmes discutés en fonction de la classe de leur enfant. Par exemple, aborder les règles de vie au collège ou la présentation de l’établissement intéressera plus les parents d’enfants en 6ème. Alors que discuter de l’orientation touche plus des parents d’élèves de la 3ème. Chaque année, un noyau d’environ cinq parents sont restés cependant présents à chaque séance. Pour le collège, ces thématiques sont d’un grand intérêt, car elles prennent en compte certaines préoccupations du projet d’établissement en cours d’élaboration. Le Principal du collège a souligné la nécessité d’inscrire l’ensemble de toutes les actions dans un cadre cohérent, le projet d’établissement comme creuset de toutes ces actions, articulées autour de la réussite scolaire, de la construction d’un parcours d’orientation, de l’éducation à la citoyenneté, et à la valorisation du désir de culture. Le SMAC a vocation à concourir à la réalisation de ces objectifs éducatifs majeurs, au regard des thématiques discutées en réunions avec les parents d’élèves. Dans la catégorie des acteurs sociaux présents sur le territoire de Pantin et susceptibles d’intervenir sur le dispositif SMAC, il y en a qui ne se sont pas effectivement mobilisés (maison du quartier, centre social,…). Certains se sont mobilisés la première année et ont pris de la distance par la suite. C’est par exemple le cas du centre social. Il convient de mobiliser ces acteurs, en créant un cadre cohérent de leur intégration au SMAC. Ces deux partenaires se remobilisent depuis l’année scolaire 2011-2012.

    • Il existe des parents mobilisés et des enseignants disposés à le faire

    Certains parents trouvent un intérêt certain au regard de leur participation au SMAC. Ils constituent un premier noyau potentiel du groupe de parents relais. Leur propension à s’impliquer dans le SMAC (assiduité, participation aux échanges, problématiques soulevées, apport d’idées,…) a constitué un indicateur d’appartenance à ce noyau, sous réserve de leur acceptation. Des entretiens sociologiques réalisés avec les parents, les enseignements majeurs suivants sont à relever.

    • Les parents sont satisfaits de l’existence de ce cadre qui permet le partage d’expériences avec d’autres parents. Pour eux, cela constitue un complément important, car les autres rencontres avec le collège sont plus individualisées, centrées sur le comportement de l’élève. Il leur appartient selon un répondant de « chercher à comprendre les choses » en établissant le lien avec d’autres parents.
    • Les parents ont cependant déploré l’absence des enseignants aux réunions du groupe de paroles, bien que le principal et le principal adjoint s’y soient personnellement impliqués.
    • Les parents se sont tous prononcés pour la poursuite du SMAC, en soulignant leur volonté à y participer en fonction de leur agenda ; ce qui interroge le calage des activités du projet.
    • Concernant la participation au groupe de parents relais pour la constitution d’une communauté éducative formelle, une dizaine de parents ont donné leur accord. Certains ont émis la réserve de leur disponibilité, en rapport avec leurs horaires de travail et des engagements associatifs. D’autres ont exprimé des appréhensions. D’une part, on peut considérer celles liées à l’interaction, certains appréhendant la prise de parole en public. D’autre part, il y a le niveau d’investissement que va exiger l’appartenance au groupe de parents relais. Certains ont souligné ne pas vouloir s’impliquer plus que de raison, si d’autres ne participaient pas effectivement à l’action collective. Ils ne veulent pas porter le poids de cet engagement plus que d’autres qui devraient être tout aussi bien concernés par la réussite des enfants.

    Ces quatre enseignements impliquent des perspectives nouvelles pour SMAC. Par ailleurs, s’il fut relativement plus facile de mobiliser les personnels non enseignants : Principal, CPE, assistant d’éducation, médiateurs, CIO, assistante sociale, ce ne fut pas le cas des enseignants. Il nous est apparu que la relation souvent duelle dans des moments clefs de la vie scolaire (réunions de rentrée, remise des bulletins, convocation à la vie scolaire) était dépassée dans ce groupe où le principe était de ne pas juger et où la parole restait confidentielle. Du coup, cette parole devenait plus libre, abordant les difficultés des enfants soit au collège soit en rentrant à la maison, ou dans le quartier. Ces difficultés ont pu être exprimées, croisées ensemble, ce qui a été précieux pour le personnel de la vie scolaire comme information  pour élucider des points concernant des enfants. Cela peut  permettre d’agir en prévention sans recours à la sanction. Comme cela a été relaté dans le film réalisé par la CATHODE, le fait de dédramatiser une situation vécue permet de mieux l’assumer en renvoyant à une relation plus sereine du parent à l’enfant, sans recourir forcément à la sanction ou à des solutions répressives. Il fut plus difficile de mobiliser les enseignants, d’une part selon certains d’entre eux par manque d’information sur le SMAC, et d’autre part en rapport avec la programmation le Samedi matin. Il est important de souligner que les enseignants s’investissent dans de nombreuses activités scolaires. Cela obéit souvent à des engagements en rapport avec des centres d’intérêt personnels ou en liens avec les disciplines enseignées. Bien communiquer sur un projet interne au collège permet d’apporter des éclairages sur sa pertinence éducative, ses enjeux et ses implications, ce qui constitue une fenêtre d’attractivité. Il paraissait en outre difficile pour les enseignants de s’impliquer dans le SMAC le samedi matin, après une dure semaine de travail et souvent de longs trajets de transports entre leurs domiciles et le collège. Le besoin de décompresser et de s’occuper de leurs familles apparait aussi comme un paramètre à considérer. La poursuite de l’expérience devrait  dès lors envisager des temps de fin de journée et éventuellement de soirée, en veillant à la compatibilité avec les horaires de travail des parents. Cela implique une exigence de planification en amont pour plus de flexibilité dans le calage des rencontres du groupe de paroles et des autres activités du projet.

    4. Contraintes matérielles à lever

    Des problèmes délicats affectent le bon fonctionnement du projet. Les contingences matérielles concernent en particulier la présence d’un gardien le samedi matin, qui ouvre et ferme l’établissement. Cela n’a pas toujours été le cas, de sorte que la programmation des dates de réunions devenait problématique, ce qui a contribué parfois à limiter le nombre de séances et de rendre l’organisation du projet plus complexe. Le temps de l’année scolaire devient ainsi finalement très court, si on veut co-construire le projet, c’est-à-dire réunir et mobiliser les parents, contacter les intervenants suffisamment tôt pour établir une programmation stable, et choisir une temporalité qui permettrait aux parents d’être de véritables acteurs du projet SMAC. Conclusion Pour partie, le  groupe de paroles a permis de remobiliser les parents autour de l’établissement. Habituellement, un grand nombre  d’entre eux était absent des réunions publiques de l’établissement ; sans doute parce que être convoqué pouvait signifier selon leurs témoignages qu’il y avait un problème avec l’enfant. Cette appréhension était cependant absente d’une invitation à participer à un échange de groupe de paroles. Ce temps de rencontre convivial et chaleureux, où les parents et les autres intervenants sont au même niveau, partageant préoccupations,  joies et soucis de parents, est un temps peu fréquent dans les établissements scolaires. Or il peut contribuer à faciliter au quotidien le dialogue dans l’établissement. Il convient cependant de souligner que certains parents nous sont apparus bien susceptibles d’aller plus loin dans la démarche d’intégration du groupe relais. Si pour les parents les plus réticents c’est la disponibilité réelle qui a été invoquée, pour d’autres les difficultés d’expression orale en public ont été mis en avant. Même les parents non réticents ont souligné l’appréhension du niveau d’investissement individuel, craignant de subir des comportements de passager clandestin chez d’autres parents.  Ces raisons expliquent pourquoi il a été difficile  au départ de créer un groupe leader de parents. Cette expérience du Samedi Matin au Collège Jean Jaurès à Pantin montre qu’il serait pertinent et utile de trouver des temps qui favorisent un plus grand dialogue entre les établissements solaires, les parents, et les acteurs sociaux de la ville. Elle rejoint les préoccupations[5] du Collectif ‘‘Construire ensemble l’école de la Réussite de tous !’’ (http://www.ecoledetous.org) initié par ATD Quart Monde qui préconise que «…La qualité des relations parents-enseignants est déterminante pour la réussite des enfants, et ce dès l’école maternelle. Cette relation ne fonctionne pas bien aujourd’hui dans les écoles et collèges, tout particulièrement avec les parents les plus éloignés de l’École. Un enfant qui ressent entre ses parents et ses enseignants des discordances allant jusqu’à la déconsidéra­tion, ainsi que des dissonances entre les savoirs de l’école et ceux de son milieu, se met à redouter l’école et est entravé dans ses apprentissages.»  Ce collectif demande la création d’un espace parents dans les écoles et les collèges. Ce lieu doit être facilement accessible et placé sous la responsabilité d’un professionnel qui contribuera à l’animer. Il faudra pour cela solliciter l’avis des parents. La participation des enseignants à la vie de cet espace est indispensable et s’intégrera dans leur temps de travail. La démarche s’’inscrira alors dans : -  les Projets Éducatifs Locaux, qui prendront en compte l’existence de cet espace-parents ; - « cet espace qui donnera lieu à au moins une rencontre annuelle collective entre les enseignants et les parents, préparée par des rencontres entre parents et des rencontres entre enseignants sur des sujets choisis en commun ; » - des budgets d’investissement et de fonctionnement qui sont nécessaires » (Source: http://www.atd-quartmonde.fr/IMG/pdf/quelle-ecole-pour-quelle-societe.pdf).  

    BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES

    AUDUC J‐L., L’école en France, Nathan, coll. Repères pratiques, 1997

    BOUALI Kamel Aït, MARCANDIER‐COLARD Christine, Silence on enseigne ! Visite guidée du collège à l’usage des parents, La découverte

    BOYER R., DELCLAUX M., Des familles face au collège : portraits de groupes, INRP, Paris, 1995

    BRUNO A., GUINCHARD J‐J., Les dessous de l’orientation scolaire, Paris, Syros, 1996

    CHARLOT Bernard, BAUTIER Elizabeth, ROCHEX Jean‐Yves, Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs, Armand Colin, 1992

    DEBARBIEUX E., La violence en milieu scolaire 1 : Etat des lieux, Paris ESF, réed. 1999 La violence en milieu scolaire 2 : Le désordre des choses, Paris ESF, 1998

    DUBET F., DURU BELLAT M., L’hypocrisie scolaire , pour un collège enfin démocratiqueSeuil, 2000 DEFRANCE B., La violence à l’école, Paris, Syros, 2000

    DEFRANCE B., Les parents, les profs et l’école, Paris, Syros, 1998 École, familles, le malentendu, sous la direction de François

    DUBET, Testuel,1997 FOTINOS Georges, FORTIN Jacques, Une école sans violences : de l’urgence à la maîtriseHachette Éducation GAYET Daniel, C’est la faute aux parents : les familles et l ’école, Syros, 1999 L’école contre les parents, INRP, 1999

    GLASMAN D., Regards sur l’accompagnement scolaire, INRP, 2000 KUENY Grégoire, La famille est l’avenir de l’école, ed. Fran.ois‐Xavier de Guibert, 2000

    MÉIRIEU Philippe, L’école et les parents, la grande explication, Plon 2000

    MONTANDON C., PERRENOUD PH., Entre parents et enseignants, un dialogue impossible? : vers l’analyse sociologique des interactions entre la famille et l’école, Paris, Peter Lang, 1987

    MIGEOT‐ALVARADO Judith, La relation école‐familles : peut mieux faire, ESF, collection Pratiques et enjeux pédagogiques, 2000

    SAINT‐DROME Oreste, Comment cultiver son petit écolier, La découverte, 2001

    THIN D., Quartiers populaires : l’école et les familles, Presses universitaires de Lyon, 1998

    VERBA Daniel, Échec scolaire : travailler avec les familles Paris, éditions Dunod, 2006, 176 p,

    VERNUS Michel, Parents d’élèves en marche, 40 ans d’histoire de la FCPE (1947‐1987), ed. Martinsart, 1987

    REVUES

    La voix des parents, revue bimestrielle de la Fédération PEEP, 89‐91 Bld Berthier, 75847, Paris cedex 17  http://www.peep.asso.fr  peep@peep.asso.fr

    La revue des parents, revue mensuelle, le magazine de la FCPE, 108, avenue Ledru‐Rollin, 75544, Paris CEDEX 11 Lettre mensuelle, La famille et l’école, FCPE  http://www..fcpe .asso.fr  fcpe@fcpe.asso.fr

    Le Monde de l’Education, Les parents à la rescousse, Septembre 2001 Institutions et familles, Revue de l’AIS, n°7 : Belmont B., Un partenariat éducatif est‐il possible avec les parents ?

    Le Monde de l’Éducation, Dossier : Famille, le grand chambardement n° 264, Novembre1998 La Croix, Parents et adolescents, comment trouver la bonne distance, numéro Hors série Janvier 1998

    COLLOQUES, TRAVAUX UNIVERSITAIRES, RAPPORTS

    L’aide à la fonction éducative des parents en milieu scolaire, Rapport final, INRP/DIF, 2001 Les relations parents‐école : un enjeu pour la réussite scolaire des jeunes, Actes de l’Université d’été 2001, IUFM de Créteil, coordination

    J‐L. AUDUC. Les familles et l’École : une relation difficile, CNDP Vie Ecole Intégration École, famille, ”je t’aime, moi non plus… ”, Actes de la journée d’études du 10 Janvier 2000, Hachette Education 2000 Parents ou familles : critique d’un vocabulaire générique,

    GLASMAN D., in revue du CRE, Université de Saint‐Etienne L’orientation scolaire en question : pour une autre psychologie de l’éducation, GROUPE FRANÇAIS D’EDUCATION NOUVELLE, Paris, ESF, 1986

    Enseignants‐Parents‐Partenaires : relance des zones d’éducation prioritaires, Ministère de l’Éducation Nationale, 1998 http://www.filsantejeunes.com/    Associations, élèves, parents, partenaires pour une coéducation, Territoires : Ecoles, collectivités locales, cahier 2 n°429, Juin 2002  

     

    ADRESSES ET SITES RESSOURCE

    Campagne : Construire ensemble l’école de la réussite de tous http://www.ecoledetous.org

    Manifeste : http://www.atd-quartmonde.fr/IMG/pdf/quelle-ecole-pour-quelle-societe.pdf  

    Réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement http://www.reseau-enfance.com/spip.php?article79 http://www.social-sante.gouv.fr/espaces,770/famille,774/dossiers,725/soutien-a-la-parentalite,1794/le-comite-national-de-soutien-a-la,2090/le-comite-national-de-soutien-a-la,14630.html

    Ecole et Famille : Centre de Proximité et de Ressources Ruelle Darras, 95310, Saint‐Ouen L’Aumône, tel : 01 34 30 00 30 Ecoleetfamille@freesurf.fr http://www.ecoleetfamille.fr/

    Fédération nationale des écoles des parents 180 bis, rue de Grenelle – 75007 Paris Tel : 01 47 53 62 70 Fax : 01 47 53 62 84  http:// www.ecoledesparents.org École des Parents  5, impasse de Bon‐Secours, 75011, Paris, tel : 01 44 93 44 70, gère le fil : http://www.filsantejeunes.com/ 0800 235 236

    Fédération des Associations de Parents d’élèves de l’Enseignement Public 29, rue du Fg Poissonnière, 75009, Paris, tel : 01 47 70 77 08 FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves des Écoles Publiques) 108, avenue Ledru Rollin, 75001, Paris, tel : 01 43 57 16 16  http://www.fcpe.asso.fr  fcpe@fcpe.asso.fr

    FPEEP (Fédération des Parents d’Élèves de l’Enseignement Public) 89, Bd Berthier, 75017, Paris, tel ; 01 44 15 18 18  http :/ / www.peep.asso.fr peep@peep.asso.fr

     

    Café des parents 162, bld. Voltaire – 75O11 Paris – M° Charonne du mardi au samedi de 10h à 19h .Nocturne du mardi jusqu’à 22h Tel : 01 43 67 54 00 Fax : 01 43 67 54 01 cafedesparents@epe‐idf.com www.cafe‐des‐parents.com

    Inter Service Parents : 01 44 93 44 93

    Jeunes violences écoute : 0800 20 22 23 http://www.jeunesviolencesecoute.fr/

    Agir contre le harcèlement à l’école http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr/ 

    N° Stop harcèlement : le 0808 80 70 10 Kenny et le harcèlement à l’école http://lacathode.eklablog/-a58050041        


    [1] Respectivement Réalisateur, Coordinateur de la Cathode et Socio-économiste. [2] Cette loi en son article 1 énonce que ‘’la communauté éducative rassemble les élèves et tous ceux qui dans l’établissement scolaire ou en relation avec lui, participent à la formation des élèves.  L’article 11 du chapitre III précise ensuite que ‘‘ les parents d’élèves sont membres de la communauté éducative.’’ Dans le Titre II, l’article 15 précise que ‘‘les personnels administratifs, techniques, ouvriers, sociaux, de santé et de service sont membres de la communauté éducative’’.   [3] (a) En juin 2009, l’enseignant responsable de l’informatique au collège a participé à la rencontre consacrée au thème « multimédia et le cartable en ligne » (source : bilan du projet pour l’année 2009). (b) En mars 2010, un professeur de mathématiques a participé à la rencontre sur l’orientation (source : bilan du projet pour l’année 2010). [4] La recherche-action a été menée par Jean Marcel KOFFI. [5] Ces préoccupations vont aussi dans le sens générales de celles soulevées par le Conseil d’Analyse Stratégique (CAS), lorsqu’il souligne le manque d’ardeur des élus politiques quand il s’agit d’intégrer les habitants dans un processus participatif pour mener la réflexion liée aux décisions qui les concernent(n° 282, http://www.tessolidaire.com).  


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