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La Collection BILLE EN TÊTE
La situation des personnes en difficulté, les interrogations sur le changement social que nos équipes croisent dans le cadre des productions UN FILM POUR EN PARLER nous a mené à créer une collection plus ouverte sur les thèmes politiques. Le rôle d’aiguillon, de contestation des idées reçues, d’organisation et d’investissement dans la citoyenneté sont des signes de bonne santé pour les personnes qui y participent et sortent ainsi du non-dit.
Cette collection a été dirigée par Roland MOREAU et pose les bases d’un cinéma en totale indépendance, impliqué dans l’actualité, et volontairement déconnecté du formatage de la pensée imposé par les médias.
La légèreté des moyens vidéo numérique permet à des réalisateurs engagés de produire leur film dans une relative autonomie. Ainsi du regard de l’auteur naît une oeuvre singulière qui met en évidence les processus d’intelligence collective qui s’élaborent dans les initiatives autonomes de la société civile.
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La Collection UN FILM POUR EN PARLER est née en 1992 à partir de films destinés d’abord au public adolescent. Pour approcher des thèmes de prévention, nous constituions à l’époque des groupes de paroles pour approfondir les thèmes à traiter et envisager comment ils pourraient concerner d’autres jeunes. De cette méthode qui s’est révélée très positive, en particulier pour les personnes qui participaient à ces groupes, est née l’idée de cette collection, permettant l’émergence du débat auprès des spectateurs.
Ce travail d'écoute et d'accompagnement qui a débouché sur de nombreuses réflexions théoriques en particlier : la dynamique des personnes, notre réflexion sur la résilience et sur la résilience collective, et notre participation à la campagne sur le harcèlement scolaire. Ce travail a débouché sur de très nombreux prix en festivals et en particulier au festival Médical et Chirurgical des entretiens de BIchat.
Aujourd’hui, UN FILM POUR EN PARLER a sensiblement évolué en s’orientant vers le documentaire, dans le sillage de la qualité d’écoute de nos débuts, avec un travail de recherche et d’immersion sur le terrain.
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La Dynamique des personnes
La dynamique des personnes est un terme générique que nous avons pu conceptualiser au sein de l’association La CATHODE à partir de son expérience de terrain, de nombreux groupes de paroles et les premiers films de témoignages de la Collection UN FILM POUR EN PARLER : « Comme une vague », « C’est dur de trouver les mots ! », « Je peux pas m’en passer », « Comment je m’en sors ? »… et plus récemment dans les films « Cicatrices : résiliences », et dans le film « Karl fait son cinéma » sur le capital mémoire des habitants de la cité Karl Marx à Bobigny…
Elle pourrait être définie comme l’aptitude d’une personne à aller vers un cap qui lui permette de retrouver une bonne image d’elle-même, des éléments de bonheur, pour d’autres : de retrouver une intégrité blessée et devenir aidants pour leur entourage et leur environnement social. Certains pourraient dire qu’il s’agit d’une sorte d’hygiène ou d’éthique[1] de l’esprit et de l’âme où chacun, malgré le fracas de la vie, aurait une tendance spontanée à vouloir à « se retrouver », à être « quelqu’un de bien », en accord avec lui-même, reconnu pour cela dans le regard des autres.
Dans le film « Cicatrices : résiliences », nous avons évoqué ce processus d’élaboration et de réparation de son identité psychique qui peut durer de longues années et qu’a si bien décrit Boris CYRULNIK dans son livre « autobiographie d’un épouvantail[2] ».
UN OU DES CADRES FAVORISANTS
Il est possible de poser des cadres favorisants une telle évolution de la personne et souvent dans le contexte d’un groupe dont plusieurs des membres sont en difficulté à un moment de leur vie :
- Un cadre sécurisant dans le temps : financièrement, mais aussi en terme de cadre affectif et d’accompagnement, dans une dynamique positive de groupe, avec l’idée de faire un bout de chemin ensemble et de se positionner dans un projet et un but à atteindre ensemble qui sera une réussite commune.
- L’importance donnée à la parole (au travail de parole) : celle-ci exprime une pensée qui permet d’exprimer sa difficulté (même si elle n’est pas dite directement au groupe)
- La qualité de la relation qui doit être toujours possible, avec les accompagnateurs en premier lieu. Cette disponibilité des personnes est indispensable, et peut se traduire de manière informelle, en prenant les nouvelles au quotidien, si besoin est de pouvoir en dire plus en s’isolant quelque part, et enfin, dans des moments de suivis plus formalisés.
Dans les temps les plus réussis où nous avons découvert cette dynamique, nous travaillions avec un intervenant artistique (Cinéaste en l’occurrence), et un ou une psychologue, ou un intervenant social (Animateur, éducateur, ou enseignant...) qui a pour caractéristique de suivre ces personnes dans la durée et de continuer d’une façon ou d’une autre cet accompagnement.
En reprenant assurance avec elle-même, en arrivant à partager sa différence ou sa difficulté avec le groupe, la personne va pouvoir peu à peu retrouver sa propre autonomie et ses capacités, pour se donner des challenges plus difficiles et de ce fait, reprendre son chemin et les opportunités pour réussir : en terme d’emploi, de reprise d’études, de réussite dans tel ou terme domaine artistique, de rencontres et de réussites amoureuses, de parcours associatifs et citoyens.
LE REGARD DE L’AUTRE, LA RECONNAISSANCE
Dans ce cadre favorisant, une partie essentielle du dispositif est que la personne soit reconnue pour ce qu’elle dit par les accompagnateurs et le groupe. Cette reconnaissance, si essentielle à l’être humain, laisse entendre que cette parole va être utile à chacun dans le groupe, et au final dans la création qui sera issue du projet.
Le plus souvent possible, il sera utile de consigner cette parole par écrit et la restituer dans une séance suivante en montrant dans quel fil, elle nous a entrainé, débouchant sur des débats ou des idées de créations possibles.
Ces paroles partagées et assumées vont permettre au groupe de travailler sur des préoccupations que ses membres ont en commun avec une sorte de « vérité » commune à tous, faite de celles de chacun. C’est ainsi que le groupe acquiert des compétences et une intelligence collective qui va se retrouver dans la production artistique, dans une action citoyenne ou de solidarité, don fait aux pairs de l’extérieur du groupe. Cette créativité pourra prendre une valeur plus universelle.
La collection UN FILM POUR EN PARLER[3] qui reposait sur cette méthode de groupes de paroles créatifs et au final, pertinents, a été de multiple fois primés au festival du film médical des entretiens de Bichat, ce qui lui reconnaît, dans ce cas, une certaine validité scientifique.
LA RELATION À l’ART [4]ET À LA CONNAISSANCE
La situation du groupe de parole se situant par rapport à l’art mais aussi à la connaissance: journalisme, prévention, santé… valorise les personnes en leur demandant de partir de leur expérience pour dire quelque chose aux autres : le plus souvent, des citoyens proches par l’âge ou plus jeunes, par la situation sociale ou les préoccupations de vie.
Le fait que nous travaillons dans l’artistique ou dans la recherche de connaissances ou l’enquête, fait médiation : on tourne autour du pot, sans être trop directement dans les problèmes, permet de les évoquer en métaphores et cela met en jeu des compétences que la personne n’avait pas forcément fait fonctionner et elle peut en acquérir de nouvelles.
De ce point de vue, le cinéma permet de jouer sur un grand nombre de compétences : la recherche d’idées, la parole, l’écriture, l’analyse, l’organisation, le travail pratique dans le tournage et le jeu d’acteur, le montage étant un jeu d’analyse, de logique et de synthèse…
Il est possible de dire aussi que le fait de parler devant une caméra va être valorisant pour la personne elle-même : il lui est souvent demandé d’être « vraie » pour convaincre, dans ce cas, c’est son être authentique et profond qui est reconnu, ce qui ne peut que favoriser son épanouissement, si la personne est volontaire pour le faire, et si cela ne sombre pas dans l’exhibitionnisme.
LE TRAVAIL DE RÉSILIENCE
Evidemment, tout cela rejoint la résilience si bien mise en avant par Boris CYRULNIK, le film « Comme un vague ! » terminé en 1995, film sur la violence contre soi, vécue, ou agie se concluait sur des histoires de rencontres et d’amour qui permettent de sortir de la violence, est contemporain de l’émergence du concept.
Boris CYRULNIK[5] va restituer tout l’aspect dramatique de ces parcours dans leur complexité et les éclairer de la lumière d’une grande espérance. La dynamique des personnes en résiliences s’inscrit dans la durée après des périodes de déni, de dépassement de la souffrance, des rechutes mais aussi l’importance de l’affectivité, de l’attachement et des tuteurs de résilience.
Le concept de "dynamique de la personne" dans ce travail autour de la parole permet de faire émerger une part de méthodologie qui aide, dans beaucoup de cas, les personnes d’une manière active où les résultats se traduisent en épanouissement personnel qui rejaillit sur les autres.
[1] Cf. : Maria Eugenio Colmeras, Psychiatre en Colombie à propos des « gamines », les enfants des rues de Kali : « Comment peut on lier la biologie à l’éthique ?.. » « Pour survivre le bébé humain lie son expérience à son bien être vital. Elle prend sens dans un rapport éthique à lui même. » In Cicatrices, résiliences, rébellion de Gabriel GONNET et Jean Marcel KOFFI p.38 éd. l‘Harmattan/la Cathode 2010, voir aussi p 60 à 63, l’histoire de Maurice ROTH est étonnante pour illustrer ce besoin de réparation de soi-même !
[2] Autobiographie d’un épouvantail de Boris Cyrulnik prix Renaudot de l’Essai en 2008, éd. Odile JACOB
[3] « La Collection UN FILM POUR EN PARLER est née en 1992 /… /Pour approcher des thèmes de prévention, nous constituions à l’époque des groupes de paroles pour approfondir les thèmes à traiter et envisager comment ils pourraient concerner d’autres jeunes. De cette méthode qui s’est révélée très positive, / …/ est née l’idée de cette collection, permettant l’émergence du débat auprès des spectateurs. Ce travail d'écoute et d'accompagnement a débouché sur de nombreuses réflexions théoriques en particulier : la dynamique des personnes, notre réflexion sur la résilience et sur la résilience collective... »
[4] Cela évoque l’Art thérapie pour des situations plus pathologiques
[5] Un merveilleux malheur, éd. Odile Jacob, 1999 ; réédition 2002 Les Vilains Petits Canards, éd. Odile Jacob, 2001 et … les autres livres de Boris CYRULNIKi>
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LA MARCHE ZAPPATISTE SUR MEXICO
LA MARCHE DE LA DIGNITÉ INDIGÈNE
Un film de Sylvie KAHANE
Documentaire de 52 mn
Production : La CATHODE, TCC, CNC
Sélection Forum Social Européen
Au printemps 2001, une marche sur Mexico est organisée par le mouvement Zapatiste dont l’objectif est la prise en compte des droits et de la culture indigènes par le gouvernement mexicain.
À l’appel du sous-commandant Marcos, porte-parole de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale), des sympathisants de tous pays forment un convoi d’une cinquantaine de véhicules. Le voyage dure 15 jours, direction : Mexico.
Munie d’une caméra, Sylvie KAHANE, à bord de l’un de ces autobus, témoigne de l’aventure.
Son film est une fenêtre ouverte sur cette mouvance populaire qui vient nous parler de terre, de différence, de tolérance et de combativité.
LA REALISATRICE
Sylvie KAHANE, Musicienne et cinéaste, c’est en suivant un groupe de musique qui soutenait la marche que Sylvie KAHANE a pu réaliser ce premier documentaire.
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